Chapitre IV
La lâcheté est-elle de gauche ou de droite ???
Itinéraire d’un Français de l’Histoire…
Aperçu abrégé
Marianne : Citoyen obscur, sans réseau ni notoriété, vous vous présentez avec une vision et un projet de société qui sont les vôtres dont certains éléments datent du 1991 ! Aujourd’hui, on se réveille pour admettre leur pertinence sans avoir pour autant l’honnêteté de vous reconnaitre la paternité ! Alors la première question qui se pose : Qui êtes-vous Monsieur BEHNAM ?
Roméo BEHNAM : Je suis né le 14 décembre 1952 à Bagdad, en Irak, d’une famille modeste issue de la communauté Chaldéenne d’Orient. Élevé par une mère chrétienne pieuse et d’un père militant communiste. Donc, un milieu ou cohabitait l’esprit chrétien de ma mère et l’athéisme de mon père, associé à son tempérament d’homme oriental révolté.
Dans un Irak abonné à des coups d’État à raison d’un par an, mon enfance fut imprégnée de cette atmosphère de révolte, d’insatisfaction et de rêves nobles.
À l’âge de 15 ans je prends ma distance avec la religion. À l’âge de 17 ans je néglige mes études au profit de l’activisme politique. Dans un Irak ou le choix se résume entre les partis religieux ou nationalistes et un parti laïque prônant la citoyenneté au-dessus des appartenances religieuses ou ethniques j’adhère au parti communiste irakien.
L’Europe qui fascine et l’idéologie qui assassine, je tente l’aventure de voyager culturellement en Europe en 1973. Sans succès. Car le pouvoir politique de l’époque interdisait les activistes politiques de quitter l’Irak. Histoire de les garder sous la main…
En 1973, je suis employé comme dactylographe anglais-arabe dans une compagnie du secteur publique à Bagdad. En 1975, j’ai été éloigné vers le sud de l’Irak pour travailler dans le désert ou l’entreprise française Creusot Loire réalisait une usine de métallurgie.
Je profite de ce retrait pour apprendre le français en m’appuyant sur l’anglais que je maitrisais bien. En 1976, après trois arrestations et plusieurs agressions physiques, l’interdiction de quitter l’Irak a été levée, mon statut d’employé d’État aidant. J’en profite pour assouvir mon rêve culturel de sillonner l’Europe durant deux ans.
Et je quitte l’Irak le 12 octobre 1976 pour Paris ou je suis accueilli et aidé par une famille française. Pour obtenir la carte de séjour, je m’inscris à la faculté de Vincennes et je travaille dans une imprimerie comme gardien à tout faire.
En 1977 je suis employé comme claviste photocomposition arabe-français-anglais. Puis ultérieurement comme maquettiste.
Entretemps la situation en Irak s’empire et le bain du sang se répand avec l’avènement de Saddam Hussein en 1978, ce qui bouleverse mon projet initial de retourner en Irak après deux ans de voyage culturel.
En 1981 je passe des vacances d’été en visitant l’ancienne Tchécoslovaquie, un pays agréable, surtout Prague.
En 1982, invité par un ami de mes origines, étudiant en Russie, je visite l’ex Union Soviétique d’où je reviens déprimé devant l’ampleur de mensonges sur le bonheur socialiste. Des mensonges que j’avais du mal à avaler bien avant ma visite et qui n’ont fait que désorienter mon insatisfaction.
En 1983 je décide d’arrêter la politique et de faire croix sur mon projet initial de retourner en Irak. Je me consacre à mon travail et à la lecture.
En 1984, l’ambassade irakienne à Paris tergiverse à renouveler mon passeport afin que je collabore avec le régime pour dénoncer les membres de l’opposition vivant en France. Je refuse et je demande l’asile politique qui m’a été accordée.
En 1988 je suis naturalisé Français et je renonce à la nationalité irakienne en guise d’adhésion sincère et de cohérence avec ma nouvelle vie de Français.
À partir de ce moment, cherchant à donner un sens à ma vie, je m’intéresse à l’innovation. L’informatique de l’imprimerie me passionne pour laquelle je conçois des projets. Ces derniers se heurtent aux aléas de la vie empêchant leur réalisation. Le chômage, la guerre du Koweït en 1991 et la famille restée en Irak.
L’erreur fatale : se jeter dans la gueule du loup !
En 1991, le malaise des banlieues se fait sentir, accompagné de la montée du chômage. J’élabore l’ébauche d’une réflexion sur le mal de vivre et de l’urbanisme pour lequel je conçois un projet urbanistique d’envergure intitulé « Monte Carlo de Paris » et l’intitulé de l’étude fut « pour une nouvelle approche sociologique, économique, écologique et architectural du mal de vivre et de la société ».
Motivé par ma volonté de sortir du chômage dans lequel je me trouvais et la conviction que mes propositions constituaient la meilleure réponse à la crise sociale et économique, je décidai de mettre à exécution la réalisation de la maquette du projet urbanistique. J’adresse ce projet le 8 juillet 1991 au pouvoir politique de l’époque (le président F. Mitterrand, le premier ministre Édith Cresson, la ministre du travail Martin Aubry etc…)[1] (http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html puis à la droite (Mr. Juppé) en sollicitant une aide financière pour la réalisation de la maquette et la rédaction de l’étude détaillée.
Marianne : En quoi consistait ce projet et quelle fut son exceptionnalité ?
Roméo BEHNAM : Dans sa partie urbanistique je développais l’idée que l’aspect architectural et sa relation tant avec l’extérieur qu’avec l’intérieur est un élément qui reflète notre mode de vie et régit notre comportement et nos relations. Or, notre mode de vie avait évolué sans qu’il fût exprimé dans les politiques publiques de logement. Donc, j’apportais ma réponse à cela.
Dans sa partie économique, ce projet créerait 100.000 emploi, fournirait, avec toute l’infrastructure publique moderne, 200.000 logements, apporterait une économie budgétaire sur vingt ans estimée à 40 milliard euros. Le coût du projet fut estimé à 7 milliard euros financé, grâce à un plan financier particulier, par le privé sans que l’État n’eût rien à débourser.
Dans sa partie concernant la réflexion traitant des réformes structurelles socio-économique et institutionnelles correspondait, partiellement, à celle que j’ai exposée au début de ce livre.
Marianne : Que vous ont-ils répondu ?
Roméo BEHNAM : Je dois avouer que ma démarche fut naïve. Car je pensais m’adresser à l’État de droit et à des hommes politiques qui de loin brillaient et m’impressionnaient, mais en s’approchant d’eux on se rend compte qu’ils ne valaient ce qu’ils voulaient prétendre être !
Alors, leurs réponses vacillaient entre « merci, nous avons pris connaissance…. », « vos préoccupations rejoignent les nôtres » ou encore « on a perdu votre dossier » etc. Et au même temps ils m’envoyaient des intermédiaires qui m’abordaient dans les cafés pour me proposer de me mettre en relation avec tel ou tel personnalité ! Une démarche à laquelle je ne donnais pas crédit et qui me sidérait.
La réponse de Monsieur Juppé, par la voix du Délégué Général au logement de la Ville de Paris était la seule qui exprimait le fond de leur pensée. Il y qualifiait le projet de très imaginatif sans pouvoir m’aider, et que les réformes que je proposais impliquaient des bouleversements d’envergure tant sur le plan législatif que fiscal, ce que les Français ne souhaitent pas !!! Vingt-deux ans plus tard, il parait que les Français souhaitent ces réformes si j’en juge par ce qui est emprunté aujourd’hui dans les discours politiques.
Au même moment, la « gauche caviar » se permettait de récupérer mon initiative en proposant un dossier des « solutions » et des plagiats comme celui publié dans le magazine « l’événement de jeudi » et qu’Anne Saint Claire présentait dans son émission « 7/7 » comme « c’est bien qu’il y a des gens qui pensent pour nous ! ». Eh, oui ce sont ses amis qui pensaient pour nous ! Puis, viendra l’interview de madame Édith Cresson, le 5 ou 8/12/1991, à l’émission de Jean-Pierre Elkabbach sur « la Cinq » (Pile et Face – je crois) ou elle annonce un projet urbanistique et développe des éléments de mon projet !
Mon sang n’a fait qu’un tour. Et j’adresse immédiatement une lettre à Mr. Mitterrand et aux journaux dans laquelle je dénonce cet acte malhonnête et demande des assurances personnelles de ne pas être spolié de mon travail. Lors de ses vœux de nouvel an le 3 janvier 1992, François Mitterrand prononçât des critiques sur le comportement du gouvernement et ses relations avec les citoyens. Et me désavoua sur l’accusation de malhonnêteté à l’endroit de Mme Cresson. Puis le projet a été abandonné !
Encouragé par le geste de F. Mitterrand et la publicité mensongère du ministère du travail qui prétendait accorder des subventions aux chômeurs porteur des projets, je m’adresse physiquement au ministère du travail en janvier 1992 pour m’enquérir du sort qui a été réservé à mon dossier perdu. J’ai été reçu par la chef de cabinet de Mr. Delebarre et le chef adjoint de celle-ci. Elle me demande de lui renvoyer un exemplaire de mon dossier et me promet de me répondre en deux semaines. Ce que j’ai fait le lendemain en y ajoutant un aperçu sur la réforme des institutions locales.
Trois semaines plus tard je reçois une réponse négative car « le ministère n’a pas d’argent ! ». Puis, je lis dans la presse que François Mitterrand déclara vouloir procéder à des réformes institutionnelles locales nécessaires car « il a des idées personnelles », alors que le 3 janvier 1992 disait le contraire et faisait éloge de nos institutions. J’ai compris que le plagiat est en marche. Alors j’ai dénoncé ce comportement indigne dans une lettre adressée à la presse. Suite à quoi, pour sauver la face, il a été annoncé que Mitterrand avait chargé le doyen des constitutionalistes de lui présenter une réflexion sur le sujet. Et ainsi la tentative de plagiat a été enterrée !
Après un an de tentatives infructueuses, je me suis rendu compte de l’erreur que j’ai faite et j’ai décidé de procéder autrement. J’ai continué avec mes rêves pour ne pas dire mes chimères. Au mois de juillet 1992 je dépose, dans la prolongation de mon projet urbanistique, deux demandes de brevet d’invention à l’INPI. L’une concerne l’assainissement des eaux des rivières des eaux usées qui sera expertisée ultérieurement par La Lyonnaise des eaux positivement.[2]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html La deuxième concerne la réalisation des revêtements muraux et de sol colorés d’une manière artistique et naturelle. Je m’adresse à l’Anvar pour obtenir des subventions accordées aux inventeurs, en vain. Pour anecdote, après plusieurs mois de contacts téléphoniques et réponses lénifiantes me promettant une réponse rapide, je me décide d’aller voir physiquement le responsable de mon dossier à l’Anvar, un directeur allemand nommé Wagner. Après une attente d’une heure il me reçoit et joue l’imbécile qui n’est pas au courant et même il se met à quatre pattes sous son bureau pour chercher mon dossier au milieu d’un tas des papiers !!! Ça fait peur ! Non ?
Me rappelant que Jacques Chirac avait déclaré sa volonté de nettoyer la Seine, je me suis adressé à la Mairie de Paris en la personne de Mr. Jupée qui a transféré ma requête à Siaap[3](http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html (le syndicat de distribution d’eau pour la région parisienne). Un responsable de cet organisme me reçoit et au lieu de s’intéresser à l’invention il me questionne sur ma situation financière. Quand il a compris que je suis démuni financièrement à cause de chômage il s’est excusé de ne pas pouvoir traiter ma demande !
Bref ! Tous mes espoirs se sont envolés. La période du chômage s’allonge et je m’approche du dépôt de bilan pour ne pas dire de me retrouver à la rue en « SDF ».
En désespoir de cause, je descends dans la rue en mars 1993 et je distribue un tract de quatre pages en format A3 dans lequel j’expose mes propositions des réformes structurelles socio-économiques que j’ai évoquées au début de ce livre et j’appelle à une manifestation nationale pour amener le gouvernement à les adopter. La presse n’a fait aucun écho de cette initiative. Bien au contraire cela ne les intéressait pas car il n’y avait pas une organisation ou un lobby derrière moi ! À noter qu’à ce moment-là la France venait de changer de Majorité, Mr. Balladur était le premier ministre.
À partir de ce moment, je suis sous surveillance de la part des Renseignements Généraux qui ont cru que derrière cette action il y avait une tentative politique de déstabiliser le gouvernement au point qu’une agression physique a été commise sur ma personne. Le 22 septembre 1993 j’ai été convoqué par les Renseignements Généraux de Torcy[4(http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html pour enquête d’identité sur demande du Ministère de l’Intérieur.
L’interrogatoire s’est bien passé avec une menace camouflée, le commissaire des RG reçoit une communication téléphonique durant laquelle il demande à son interlocuteur de traiter un type qui commence à faire du bruit, histoire de le calmer ! Ils ont fini par comprendre que c’était un acte d’un homme au bout du rouleau.
Le 5 janvier 1994, je reçois la visite du commissaire des Renseignements Généraux. Durant la visite il me demande de m’engager pour que mes projets aboutissent. Sous-entendu de travailler pour les RG. Je lui fais comprendre que je n’ai pas des ambitions politiques, tous ce que je cherchais c’était la réussite sociale et professionnelle pour construire ma vie. Et que les réflexions politiques je les écrivais et adressais à qui d’intérêt pour servir en tant que bon citoyen d’origine étrangère désirant servir son pays la France, mais que je n’admets pas qu’on prenne mes réflexions et mon travail sans que je puisse jouir du fruit de mon travail. Et à la question pourquoi devrais-je m’engager ? Il me répondit « pour que celui qui prendrait vos projets puisse dire que c’est lui qu’il les faisait ». Alors, je répondis qu’« il prenne mes projets, qu’il les fasse, qu’il me paie mon dû et moi je me contenterais de la réputation d’inventeur ».
La conversation s’est arrêtée là. Sans concession de ma part surtout que j’ai derrière moi mon passé de militant politique en Irak qui m’a rendu allergique à toute sorte d’engagement de nature politique.
Deux jours après cet échange je téléphone au commissaire des RG et lui demande de me mettre en relation avec la personne qui serait intéressée par mes projets pour le convaincre de respecter ma logique et mon tempérament. Il me répondit « que c’était impossible pour des raisons de déontologie ! ». Puis, il me demande « pourquoi vous n’allez en Allemagne, à Munich par exemple, peut-être vous aurez là-bas plus de chance pour réaliser vos projets ? ». Je lui réponds « Si j’avais de l’argent pour aller en Allemagne et faire mes projets là-bas, je les aurais fait ici en France ». Puis, il me dit « Mr. Behnam vous m’êtes quelqu’un de sympathique, ne restez pas comme ça tout seul, adhérez à un parti politique pour vous faire aider, en mettant de la flatterie dans votre démarche. Je comprends que vous ne voulez pas faire de la politique mais ça se passe comme ça ». Au moins il est honnête !
Après ce que j’ai vu de l’hypocrisie et de la malhonnêteté de la gauche, j’ai préféré adhéré au RPR de Jacques Chirac. À l’époque je ne lisais pas encore le « Canard Enchainé ». J’ai essayé d’obtenir une autorisation de vente des cartes postales de la mairie de Paris (auprès de Jean Tiberi) sans succès[5]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html ).
Pressé par le propriétaire de mon logement de régulariser ma situation et de régler les arriérés de loyers ou de quitter mon logement, j’ai quitté mon logement le 14 avril 1994 pour devenir SDF. Emportant avec moi la haine de la gauche et les désillusions sur l’assimilation.
Je n’avais plus que l’idée de quitter la France et aller refaire ma vie ailleurs. Pour survivre, je vendais des cartes postales aux touristes sur la voie publique, un travail pratiqué sans autorisation car Mr. Tiberi ne me l’a pas accordée ! Normal je ne m’appelle pas fils Tiberi ! Entre-temps, je suis aidé à me loger dans un foyer social à Levallois en Hauts-de-Seine.
Le 9 décembre 1994, je passe devant la permanence du député chiraquien Bernard Pons. J’en profite pour lui demander un rendez-vous. Il me demande de lui téléphoner le lendemain à l’Assemblée Nationale pour fixer un rendez-vous. Le lendemain son assistante me répond que Mr. Pons me dit de contacter son collaborateur et directeur de Siaap Mr. Daniel Méraud et de « lui parler comme si vous parliez à Mr. Pons ».
Chose faite, une semaine après je rencontre Daniel Méraud à qui je déclare souhaiter apporter ma contribution et aider Jacques Chirac dans sa campagne électorale. Et que j’ai besoin d’être aidé pour mes projets tant urbanistique que ceux qui concernent mes inventions.
Il me répond de lui faire une note sur mes projets. Et en ce qui concerne mon apport à la campagne de Jacques Chirac d’aller voir le député Balladurien Patrick Balkany et lui dire cela !!!
Je suis sorti de l’entretien ulcéré par la deuxième partie de la réponse que j’analysai que dans l’entourage de Chirac y avaient des personnes qui lui savonnaient la planche. Je me suis arrêté là.
Au mois de janvier 1995, je lis dans « Libération » un reportage sur Jacques Chirac qui trainait son chagrin dû à la « trahison » d’Édouard Balladur et de Nicolas Sarkozy. Puis je lis dans « Paris Match » un reportage sur Claude Chirac et son rôle à côté de son père. À ce moment-là, Jacques Chirac n’arrivait pas à décoller dans les sondages malgré les deux livres programme qu’il avait publiés. Il vacillait entre 14% et 16% d’intentions de vote loin derrière Mr. Balladur qui y caracolait autour de 25%. Alors je décide de contacter sa fille Claude Chirac et lui proposer mon apport[6]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html ), en lui faisant comprendre dans ma lettre du 31 janvier 1995 que j’aurais le droit à la gratitude de son père si ma contribution lui ouvrât le chemin de l’Élysée.
Elle me remercie.
Coup de théâtre, dans les dix jours qui suivent ma lettre du 31 janvier je lis dans le journal « Le Monde » une déclaration-menace de Jean Louis Debré « Jacques Chirac a une arme secrète qu’il dévoilera bientôt. Et laisse la porte entre-ouverte, il s’agit des mesures pour l’avenir de la France ! »
Suite à cette menace et dans la semaine qui suive, Jacques Chirac monte dans les sondages pour atteindre même les 27% !!! Miracle, non ?
À partir de ce moment j’ai compris que Jacques Chirac avait des papiers sur ce qui m’ont transformé en SDF et spolié de mes biens. J’ai laissé faire croyant Jacques Chirac un homme de gratitude.
Entre-temps, je retourne voir Daniel Méraud lui répéter ma demande concernant l’exploitation de mon invention de l’assainissement des eaux des rivières et des eaux usées. Il me demande de lui remettre le document de l’invention. Quelques jours plus tard, j’ai remis le document à sa collaboratrice à l’Assemblée nationale.[7]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html )
Jacques Chirac devient président de la république et j’attends le signe de gratitude. La personne à qui j’ai affaire est Daniel Méraud qui représente le chiraquien Bernard Pons et était au même temps directeur du Siaap. Lors d’un rendez-vous qui suivit l’élection de Jacques Chirac, Daniel Méraud me demanda d’attendre la fin des élections législatives pour traiter mon dossier. Puis la fin des vacances d’été. J’attendais et à partir de mois de septembre 1995 je rencontre Daniel Méraud plusieurs fois. À chaque rencontre il joua la comédie de celui qui ne savait pas ce que je voulais : « Que puis-je pour vous ? …. D’accord je vais demander une note technique à mes services et je vous contacterai » En réalité il jouait les prolongations car entre-temps des connaissances (un médecin corse et un franco-libanais gérant d’une société ou je travaillais quelques années auparavant) se chargeaient de me convaincre d’accepter d’aller à l’étranger et de devenir un financier occulte de la mafia chiraquienne.
Je refusais obstinément. Il était hors question pour moi d’entrer dans ce monde et encore moins de quitter la France pour servir les intérêts de la mafia chiraquienne ou autre.
Marianne : Pourquoi vous ne vouliez pas vous conformer à leurs conditions ?
Roméo BEHNAM : Car mon rêve n’était que de vivre heureux et fier de ce que je pouvais faire en France. Je n’imaginais pas qu’un jour j’allais découvrir une France qui n’osait pas dire son nom, une France mafieuse. Et en plus vous voyez bien ce que sont devenus tous ceux qui ont emprunté ce chemin ! Bref, j’étais naïf et je ne voyais qu’une seule France, la Belle. Et ces hommes politiques méprisables qui nous bassinaient les oreilles sur l’assimilation et l’amour de la France alors qu’ils sont les premiers à s’assoir sur la France et les Français quand il s’agit de leurs poches.
Enfin, ne voyant pas un changement dans leur attitude et sans résultat, je quitte la France le 6 février 1996 pour Belgique puis pour Canada ou mon frère me pressait de le rejoindre. Ajoutons à cela, lorsque les adversaires de Jacques Chirac, contre lesquels il m’a utilisé comme une carte de pression, ont vu que celui-ci m’a tourné le dos, ils ont repris à me presser et à m’intimider pour quitter la France.
Au Canada, coups de théâtre, mon frère me presse d’accepter une offre de créer une société financée par des contacts à lui et d’accepter d’adosser la responsabilité de financement politique !
Prenant conscience du traquenard dans lequel je suis tombé, je quitte Canada au bout de deux semaines et retourne en Belgique.
Sans argent, sans travail, sans avenir en France, je profite d’une information « innocente » qui prétendait qu’au Danemark on accordait l’asile politique en deux semaines. Avec mon passeport français je pars pour Danemark et je demande l’asile politique en cachant ma nationalité française et me présentant en Irakien. Chose dont je ne suis pas fier mais qui représentait la seule solution pour rebondir.
La réalité de l’octroi du droit d’asile politique au Danemark fut tout autre chose. La loi danoise autorisait la rétention de demandeur d’asile en prison pour vérifier son identité. Et la durée de la rétention est de quatre semaines renouvelables à l’infini. Or, j’y suis entré avec mon passeport français, donc signalé à la frontière, puis il y a eu des échanges d’informations entre les deux pays, la France et le Danemark. Au premier temps j’étais retenu durant quatre semaines dans une prison se trouvant à l’intérieur du camp d’hébergement des demandeurs d’asile. La prison fut un lieu épouvantable ou les retenus en détention étaient tétanisés. Et l’administration de la prison n’hésitait pas à acheter les consciences des uns pour espionner les autres ou pour intimider ou faire passer des menaces de retour forcé aux pays d’origine. L’anecdote est qu’une personne infiltrée a été envoyée en prison chez nous dans ma « cellule ». Elle prétendait « être roumaine apartheid déchue de sa citoyenneté, parlant huit langues dont le danois et le français !, propriétaire d’une usine en Roumanie qui fabrique des gants industriels pour la firme allemande Volkswagen. » Et cerise sur le gâteau « il cherchait des gens qui auraient des projets ou inventions pour les financer !!! »
Vu ma situation, je faisais semblant de ne rien comprendre pour éviter tout piège.
J’ai tenu bon, je ne communiquais qu’en anglais. À la fin des quatre premières semaines légales de détention je suis déféré devant un tribunal qui statue sur le maintien en détention. Le représentant du ministère public demande la prolongation de la détention. La présence de l’avocat commis d’office n’est que pour la forme dont la mission est d’approuver la décision du tribunal. Je me suis adressé directement au tribunal en anglais pour contester ma détention ce qui embarrassât le représentant du ministère public qui répondit à la magistrat qu’« il serait libre dès qu’on aura une communication d’un pays sur sa situation ».
Avant l’audience j’avais informé l’avocat que si j’étais maintenu en détention j’entamerais une grève de la faim. En effet à mon retour en prison j’ai essayé de convaincre les autres détenus d’entamer une grève de la faim en vain. Car ils avaient peur que cela envenime leur situation et avaient la conviction que cela ne servirait à rien.
J’ai entamé la grève de la faim tout seul. Les responsables de la prison venaient me voir pour me dissuader de continuer, sauf une Danoise qui m’a encouragé à continuer et conseillé de boire beaucoup d’eau uniquement.
Voyant le début de la nervosité qui commençait à s’emparer de l’administration, les autres détenus (83 détenus) se sont encouragé et ont entamé une grève de la faim le lendemain.
L’émoi du personnel, le scandale qui risquerait d’éclater, malgré l’isolement dans lequel nous étions tenus, ont amené l’administration à manœuvrer. En effet, au bout de quatre jours on ne restait que cinq personnes à continuer la grève de la faim. Le commissaire de la police qui était l’enquêteur me convoqua et me demanda de cesser ma grève de la faim contre la promesse de me libérer dans quelques jours. Ce que je refusai de faire avant que je ne sois effectivement libéré. Au neuvième jour de ma grève de la faim, l’enquêteur me convoqua et m’annonça que j’étais libre à condition de quitter le Danemark. Chose faite, je retourne en Belgique chez un autre frère, qui avait fui l’Irak.
Je rentre en France, je vis de RMI que je suis amené à demander au moment des grèves d’hiver de 1995 et de la vente à la sauvette des cartes postales aux touristes. Et logé au gré des circonstances à l’hôtel ou chez une connaissance. Entre-temps j’écris à Jacques Chirac lui relatant mon histoire et le rappelant mon attitude envers lui. En vain ! Pas de réponse !
Perdant mes illusions de récupérer mes biens et de retrouver une vie digne, je tente l’Amérique en 1997 ou j’ai travaillé à Detroit durant trois mois dans une station de service. Puis en Grande Bretagne, comme plongeur dans un restaurant à Londres. Mais, la nostalgie d’une jeunesse rêveuse m’empêchait de m’acclimater avec une nouvelle vie en dehors de France. L’âge a ses raisons également.
En 1998 je m’adresse au feu Philippe Séguin lui proposant de réaliser une réflexion sur les réformes institutionnelles[8]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html). Apparemment, il s’en est parlé à Jacques Chirac qui lui aurait promis de s’occuper de la question et de mon cas. En vain ! Un an après, en 1999, la déprime s’installe, je m’adresse à nouveau à Monsieur Séguin dans une lettre dans laquelle je traite Chirac de méprisable et demande une autorisation en due et forme pour vendre mes cartes postales légalement. Sentant floué par Jacques Chirac, une goutte d’eau qui a fait déborder le vase, Monsieur Séguin pique une crise et démissionne de la présidence du RPR.
Succédant à Monsieur Séguin à la tête du RPR, Nicolas Sarkozy intervient auprès de Jean Tiberi pour me trouver un travail[9]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html). Je téléphone au cabinet de Jean Tiberi et mon interlocutrice m’informe que l’intervention de Monsieur Sarkozy concerne de me trouver un poste à la mairie de Paris dans mon métier d’origine de maquettiste et me demande si je l’accepte ce poste ou non ! Je réponds tout de suite que bien sûr que je l’accepte. Alors elle me répond : « malheureusement monsieur vous avez plus que 45 ans et il faut passer par un concours et pour cela je renvoie votre dossier au RPR qui vous contacteront !!! » J’attends toujours qu’ils me contactent, on est en 2013 !
Alors je m’adresse à la ministre de l’environnement de l’époque Madame Dominique Voynet pour recueillir une aide pour pouvoir exploiter mon invention concernant l’assainissement des eaux polluées[10](http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html. Elle a essayé de m’aider. Mais, au mois d’août, elle a été agressée par trois faux chasseurs à Dole qui lui ont administré quelques gifles ! Alors, elle m’a rendu le dossier en me conseillant d’aller voir d’autres organismes ![11]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html)
Marianne : Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’ils étaient des faux chasseurs et d’insinuer que cela était en rapport avec votre dossier ?
Roméo BEHNAM : Plusieurs éléments. Le premier est que les socialistes et la gauche avaient pour habitude de tempêter longtemps contre un acte de violence venant des gens de droite. En l’occurrence les chasseurs sont étiquetés à droite et aucune protestation ne s’est produite à gauche. Bien au contraire tout a été fait pour étouffer cette agression. Le deuxième élément est que le président du parti « Chasse, pêche, nature et tradition », Monsieur Jean Saint-Josse, avait mis au défi ceux qui prétendaient que les agresseurs étaient des chasseurs de prouver cela et de les poursuivre. Et le troisième élément est qu’une ministre de la république se fasse agressée sans qu’aucune poursuite ou recherche des coupables ne soit entreprise ?
Et enfin, comme par hasard le ministère me rendit le dossier alors que mon interlocuteur au ministère m’assurait qu’ils allaient m’aider[12]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html).
En l’an 2000, lisant une information que Valérie Pécresse était chargée d’études auprès de Jacques Chirac à l’Élysée, je la contacte par courrier lui demandant que je sois chargé d’une mission pour développer mes thèses sur les réformes institutionnelles et structurelles socio-économiques. Le vendredi 14 avril 2000 je contacte Madame Pécresse par téléphone qui me demande de lui envoyer mon CV pour intervenir auprès du sénateur Philipe Goujon, responsable du département d’études au RPR, et m’y trouver une place[13]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html).
Le lundi 17 avril, je lui envoie mon CV par courriel. Et comme à l’accoutumé l’après-midi je me fais tabassé par quatre voyous. Excédé par la succession des menaces et agressions chaque fois que j’écrivais à Jacques Chirac ou chaque fois que j’entamais une démarche pour sortir de ma misère, l’agression tourna mal. En me défendant, j’envoie gravement l’un des agresseurs à l’hôpital. S’ensuit l’intervention de la police et comparution immédiate. En garde à vue, l’avocate qui m’a été désignée d’office, croyante maligne, m’annonce que j’encours entre deux ans et dix ans de prisons pour « tentative d’assassinat ! ». Alors que je ne faisais que me défendre ! Ayant des connaissances en droit je lui réponds : « si j’étais condamné à une journée de prison, j’entamerais une grève de la faim et ce sera ma vie contre la présence de Lionel Jospin à Matignon, ils n’ont qu’à se rappeler de ma grève de la faim au Danemark ». Alors elle se hâte à me rassurer « peut-être vous ne serez pas condamné, ne vous inquiétez pas ! » J’ai été condamné à une amende de 2000 FF avec sursis ! Par la suite madame Valérie Pécresse m’informa par courriel que le RPR ne recrutait pas ![14]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html) Comme quoi le devise du « brave » Jacques Chirac a été de profiter des autres puis de les laisser tomber. Enfin ! Ainsi a-t-il construit sa carrière en brisant les vies et les carrières des autres.
Marianne : À qui attribuerez-vous les agressions et les menaces dont vous faisiez objet ?
Roméo BEHNAM : Je ne peux pas mettre des noms. Mais ce sont les mêmes qui m’ont spolié de mes biens et m’ont poussé toujours à quitter la France, voyant que je ne suis protégé par personne. Jacques Chirac et sa mafia les connaissent très bien, autant que d’autres responsables politiques. Et personne n’a voulu les dénoncer ! Ce sont des voyous du système assez puissants pour acheter ou dissuader qui que ce soit tenté de menacer leurs intérêts. Je n’étais qu’un simple otage entre leurs mains.
Marianne : Et vous avez toujours espéré qu’un jour Jacques Chirac aura un sursaut de conscience ?
Roméo BEHNAM : La misère aveugle le discernement et rend les hommes fragiles à toute manipulation. Je vous donne un exemple à propos des procédés de manipulations auxquels se livraient ces voyous de système.
Au mois de novembre 2001, j’ai rédigé une réflexion sur le conflit israélo palestinien sous forme d’un projet de solution élaboré sur d’autres bases. Pour le rédiger j’allais dans un cybercafé ( Easy Internet) ou je louais un ordinateur, étant donné que je n’avais ni domicile fixe ni ordinateur. Je saisissais le texte directement dans mon compte électronique (courriel). À un certain moment j’ai remarqué certaine bizarrerie dans mon compte électronique comme la répétition du texte ou la disparition de certaines paragraphes ! Heureusement que je copiais le texte sur un disque. Une fois terminée la rédaction, j’envoie une lettre à Jacques Chirac l’informant de mon projet que je lui propose de le lui adresser et de s’en servir comme base d’une initiative française pour relancer le processus de la paix au Proche-Orient[15]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html). A une condition que je sois payé pour ce travail.
Le 14/12/2001, comme à l’accoutumée je vends des cartes postales devant le musée du Louvre. Il faisait très froid, pas beaucoup de touristes, je vais prendre un café à l’espace restaurants, à l’intérieur du Louvre. Dans l’escalateur, un homme se précipite à me dépasser et me lance « il fait froid comme dans …, il prononce le nom d’une ville que je ne connais pas, et m’explique que c’est-là que les communistes envoyaient en exil leurs opposants ! » Et il disparait. Je prends mon café et j’ouvre le journal « Le Parisien » et je vois dans un encart la photo de Jacques Chirac, avec une mine accablée et triste à côté du chancelier allemand Gerhard Schröder. Ce dernier tapant sur la main de Chirac pour le consoler. Le titre annonçait que la France lance une initiative européenne avec l’Allemagne pour relancer le processus de la paix au Proche-Orient et charge un émissaire européen, un britannique, je crois Sir John Baton, d’informer les Américains. J’ai compris la manipulation. Deux jours plus tard, j’adresse le texte de l’initiative, par courriel sur les sites respectifs, au président américain George W. Bush et au secrétaire d’État Colin Powell tout en précisant ma paternité de cette initiative. Et l’affaire est tombée à l’eau, comme je l’ai compris ultérieurement lors d’un acte d’intimidation.
Marianne : C’est-à-dire ?
Roméo BEHNAM : Je crois c’était au mois de février ou mars 2002. J’allais acheter mes cartes postales rue des archives chez le grossiste. Et soudain surgit un homme bien baraqué, bien habillé, se dirigeant vers moi et en faisant le bruit des bombes qui explosent. Il marche devant moi de quelques mètres et se retourne régulièrement et me lance à plusieurs reprise avec un mélange des regards menaçants et de reproche : « Boum, Boum, c’est normal les Allemands étaient plus forts parce que ils ont frappé les premiers ! »
Bon, j’étais content de faire comprendre aux voyous de système qu’il y avait des limites à l’ignominie.
Marianne : Apparemment, vous n’avez que des mauvais souvenirs de votre expérience de votre engagement à coté de Jacques Chirac, ne lui trouvez-vous aucun mérite ? Par exemple son opposition à l’intervention américaine en Irak en 2003 ?
Roméo BEHNAM : Pour l’histoire je dois apporter ma vérité sur ce mensonge de l’histoire et sur le prétendu NON à la guerre en Irak de Jacques Chirac. Car Jacques Chirac aurait pu empêcher la guerre s’il le voulait !
Deux ou trois mois avant d’attaquer l’Irak, il m’a été posé la question si je pensais que la guerre aurait lieu. Celle qui posait cette question innocente n’était pas la même qui réceptionnait la réponse ! Alors j’ai répondu : « ce serait une folie car les Américains pourraient occuper l’Irak, mais Bagdad était imprenable pour plusieurs raisons. La première est que la topographie de Bagdad, une ville vaste, une population dense et des constructions orientales très éparses qui favorisent une guerre de rue couteuse. Ajoutons à cela la concentration des forces militaire et para militaire du régime dans la Capitale qui n’auraient d’autre solution que de se battre. Ce qui nécessitait le déploiement d’une armée américaine capable de prendre Bagdad maison par maison avec des milliers de morts côté américaine en peu de temps ».
Si ce scénario devait se réaliser, ça aurait conduit à un statut quo. Une situation idéale pour Jacques Chirac pour jouer le rôle d’arbitre et en tirer des bénéfices politiques considérables. D’ailleurs, l’ancien ministre Alain Madelin avait développé dans Le Parisien après la chute de Bagdad une analyse semblable à celle-ci. Mais l’histoire a voulu que les Américains aient compté sur des responsables militaires au sommet de pouvoir irakien qui ont empêché ce scénario de se réaliser.
Marianne : Ou est le mensonge de l’histoire que vous dénoncez et comment Jacques Chirac aurait pu empêcher la guerre ?
Roméo BEHNAM : Le 13 mars 2003 j’ai adressé à Jacques Chirac une proposition d’initiative française de règlement du conflit américano-irakien. J’y développais une analyse des objectifs américains au Proche-Orient ou j’attirais l’attention de Monsieur Chirac sur le fait que l’objectif américain n’est pas le pétrole mais de remodeler le proche orient sur le plan institutionnel pour éviter une explosion incontrôlable[16]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html). Car la région était à la veille de la fin de son cycle institutionnel représenté par des régimes incapables de se réformer.
Le 16 mars 2003, une personne que je ne connaissais pas m’informa que Chirac allait le mardi 18 mars à l’ONU pour présenter une initiative allant dans ce sens. Il n’en était rien en réalité. C’était tout simplement pour que je ne prenne pas une initiative quelconque en l’absence d’une volonté de Chirac et ses amis.
Au lieu de s’aviser et de prendre une initiative qui nous aurait permis de retourner la situation à notre profit en instaurant un processus de réformes pacifiques des pays de la région, Monsieur Chirac a préféré défendre le statut quo et de mettre en garde les régimes de la région des vrais objectifs de l’intervention américaine en Irak.
Six mois après la chute de Bagdad, dans The New York Times du 6 novembre 2003, un long article révéla une tentative du régime irakien pour convaincre les Américains qu’il était disposé à mener une réforme du régime ! Jacques Chirac a préféré parier sur l’impossibilité de la chute de Bagdad pour jouer le rôle de colombe de paix ! Comme dit un proverbe oriental, selon les grandeurs des hommes viennent les grands desseins !
Il est vrai que personne ne s’attendait à la débandade des forces irakiennes à Bagdad de fait de l’entente de certains dignitaires militaires irakiens avec les Américains.
Marianne : A propos, par quel moyen matériel vous adressiez vous à Monsieur Jacques Chirac ?
Roméo BEHNAM : Les premières années par courrier traditionnel. Puis avec l’internet je lui envoyais mes courriels sur l’adresse mail de la secrétaire de son conseiller Monsieur Jérôme Monod. En précisant de les transmettre au président.
Marianne : Revenons à votre situation personnelle. Pourquoi n’avez-vous pas essayé de faire appel à la justice pour faire prévaloir vos droits sur vos biens dont vous êtes spolié ?
Roméo BEHNAM : J’ai essayé. Et pour cela j’ai demandé au mois de novembre 2006 à maitre Jacques Vergès[17]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html) de défendre mes intérêts et lui avait soumis un dossier détaillé. Entre-temps j’ai informé Jacques Chirac de ma démarche. Fait inhabituel, en quelques jours la présidence m’a répondu et conseillé de rester en contact avec mon Conseil ![18]((http://romeo2007.over-blog.com/2015/12/annexe-echantillon-de-quelques-documents.html) Alors que toutes ces années on ne répondait pas à mes courriers !
En tout cas la démarche n’a pas abouti car entre-temps et comme par hasard on a activé et sorti des vieux papiers contre maître Verges, c’est-à-dire l’affaire de l’attentat contre le train de Jacques Chirac perpétré en 1982 et dans lequel maître Vergès serait soupçonné de complicité. Un moyen de pression qui démontre l’étendu de l’« indépendance » de notre Justice ? Après quelques mois d’attente, le dossier m’a été renvoyé en précisant que c’était suite à ma demande ? Or, je n’ai jamais demandé le retour de mon dossier !
Marianne : Donc et aujourd’hui vous avez renoncé à vos biens, voyant que les « voyous du système » sont puissants ?
Roméo BEHNAM : Non, je n’ai jamais renoncé ni à mes biens volés, ni à faire éclater un jour la vérité sur cette affaire et ceux qui se cachent derrière cet acte ignoble de briser la vie d’un homme qui a cru en la France.
Marianne : Pour le moment vous continuez à croire en la France si j’en juge par vos écrits dont l’actuel ouvrage !
Roméo BEHNAM : Effectivement, je continue à écrire. C’est ma manière de mépriser ces lâches.
Ce livre a été écrit en 2012. Puis déposé le 23 octobre 2012, je l’ai adressé à Monsieur François Fillon le jour même en lui demandant de le préfacer et de me recommander auprès d’un éditeur. Monsieur Fillon m’a remercié.
Marianne : Avez-vous remarqué que depuis cette date une campagne a été déclenchée en guise de réponse aux thèmes traités dans votre ouvrage ? Comment expliquez-vous cela ?
Roméo BEHNAM : Oui, j’ai remarqué cela et ça m’aurait réjoui si l’intention n’était pas de dénigrer mon travail en le banalisant.
Alors, pour l’explication il faut comprendre que l’UMP, comme les autres partis œuvrant sous le système majoritaire de la cinquième république, ressemble à l’arche de Noé ou le « noble » côtoie l’« ignoble ». Et un candidat à une échéance électorale, surtout à l’élection présidentielle, est amené à composer avec les deux pour réussir. Ce qui nous amènerait à poser la question de savoir si on peut concevoir et mettre en œuvre un projet de grandeur en composant avec les deux ? Ma réponse est non. D’ailleurs, c’est pour cela que je propose dans mon projet une réforme généralisée de nos institutions pour permettre au « noble » de ne pas avoir besoin de l’« ignoble » pour réussir un dessein de grandeur. Ainsi que de permettre à notre société de renouveler son élite politique sans avoir besoin de clonage pratiqué par l’establishment qui a cadenassé toute évolution de la société française.
Ce chapitre a été rédigé et achevé
le 19/11/2013 à Villeneuve Saint Georges
pour figurer dans l’édition papier.
[9] Cf. Annexe, Doc. 10 et 11.
[10] Cf. Annexe, Doc. 12 et 13.
[11] Cf. Annexe, Doc. 14.
[12] Cf. Annexe, Doc. 12.
[13] Cf. Annexe, Doc. 15 et 16.
[14] Cf. Annexe, Doc. 17.
[17] Cf. Annexe, Doc. 18.
[18] Cf. Annexe, Doc. 19.
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